Et pourquoi pas le costume pour femme ?

Et pourquoi pas se simplifier la vie? Enfin, façon Katharine Hepburn, quadruple lauréate des Oscars, qui favorisait ces coupes inspirées de l’univers masculin pour n’avoir aucun dilemme vestimentaire et pouvoir ainsi s’abstraire de la nécessite d’être une “femme publique” pour être un personnage.

Pendant longtemps, une femme dans un costume large est tout sauf “bon chic, bon genre.” Elle est directement suspecte (genre Mama Morton dans Chicago), accusée de manquer de féminité (Hilary Clinton, taxée d’être incertaine de son genre), de faire preuve de lubricité (Marlène Dietrich, scandaleuse dans Morrocco) ou obligée de demander une dérogation (George Sand, obligée de s’y coller à la préfecture).

Porté tel quel – carrure large, jambe flottante – par une femme, le costume dérange en s’abstenant de commenter sur un genre et ses attributs. Il n’a ni la séduction de son cousin le smoking, ni les faux-semblants de ses versions à jupe ou retaillées pour coller aux courbes du corps. Non, cet habit qui ne fait ni le moine ni la pécheresse de celle qui le porte mais signe une aptitude à se mouvoir librement, au propre comme au figuré. Descendant d’une Coco avant Chanel glissée dans l’habit de son amant, cette silhouette est celle d’une personne qui étreint à pleins bras une vie à vivre dans un monde qui bouge à 2Mbps. Une silhouette ample, comme pour mieux laisser la place à toutes ces couches complexes qui composent une identité aujourd’hui.

Bref, l’habit parfait pour tailler un costard aux préjugés.

  • Texte/ Lily Templeton

  • Style/ Christine Lerche

  • Design graphique/ Agathe Desprez

  • Produced/ 1nstant.fr

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