Au jeu des associations d’idées, la fleur renvoie invariablement à la nature, à la légèreté et à ce sentiment de bien-être que certain(e)s ressentent au contact du grand-air sain.
Portée sans ironie, le total look floral peut provoquer un rhume des foins instantané pour sa connotation rideaux en chintz de grand-mère anglaise, canapé assorti. Mais la fleur d’hiver qu’on voir débouler dans notre vestiaire cet automne est d’une autre trempe.
Suprêmement élégante, elle ne s’excuse pas d’exister, façon Andrew Gn qui l’affiche sur un kaftan long. Traitée en motif graphique façon Aalto, elle peut se lire comme une abstraction qui renvoie à nos plus jeunes années, quand nos yeux lisaient le monde comme une succession de formes abstraites.
Et puis d’ailleurs, vu la météo qui alterne entre tempêtes hors saison et canicule saisonnière, l’imprimé fleuri est celui qui symboliserait le mieux ces dérèglements climatiques. Pour Prada, la broderie noire qui méandre le long d’un bustier rappellerait presque un bitume aussi fracturé que l’environnement (enfin, pour ceux qui constatent que le réchauffement climatique n’est pas un mythe) au milieu duquel pousseraient quelques idées.
Mais dans le fond, le floral est-il toujours ce symbole de jeunesse et d’innocence qu’on lui prête ? Chez Richard Quinn, où la fleur se voudrait militante d’une autre manière d’être, grimpant jusqu’à tout couvrir, tout conquérir. Manière de dire que l’identité, la création et l’imagination reprendront, qu’on le veuille ou non, leurs droits ?
Bref, un motif qui rappelle que toute femme est une rose : qui s’y frotte s’y pique.
Layout / Lou
Produced / 1nstant.fr