ADIEU ANOBLIT LA CHAUSSURE POPULAIRE

ADIEU, ce sont des chaussures mixtes masculines pour homme et femme. Des chaussures« familières » qu’on ne trouvait nulle part, un revival pointu de creepers.

ADIEU, ce sont des chaussures mixtes masculines pour homme et femme. Des chaussures« familières » qu’on ne trouvait nulle part, un revival pointu de creepers, de docks à la sauce punk sophistiquée. Un mélange d’élégance à la française et de désinvolture british qui donne ses lettres de noblesses aux pompes mythiques de notre adolescence, comme cette nouvelle collab avec le label Undercover. ADIEU, bonjour les chaussures de dingues…

COLLECTION HIVER / 2020 /2021

Grâce à eux, juchés sur des semelles inouïes, nous ne touchons plus terre : Isabelle Guédon et Benjamin Caron, natifs des Sables d’Olonne, se connaissent depuis leurs 14 ans. Puis ils ont marché vers Paris, le pas léger, presque ouaté, animés par leur désir de créer et de « donner corps à leurs obsessions d’adolescents » : entre les Mod’s, le punk et la cold wave.

Elle a travaillé comme styliste chez Lacroix, Ungaro puis pour Albert Elbaz, dont elle a été le bras droit jusqu’à sa nomination à la direction artistique de Yves Saint Laurent. Entre temps, lui, amateur irréductible et puriste insatiable de creepers, avait choisi d’en fabriquer à la main, quitte à donner naissance à des paires valant 4 000 Euros, ou à des mini-séries en vente chez Absinthe, l’un des premiers concept store parisiens. Puis ils ont dit ADIEU à ces occupations et se sont jurés ADIEU, fondant ensemble cette marque au nom inspiré du souvenir (erroné) d’un poème de Mallarmé. L’air de rien, ils ont rechaussé les pompes urbaines pas vraiment classe de nouvelles semelles et d’une nouvelle allure. Selon une philosophie, « anoblir la chaussure populaire » et un slogan, « manufacture de silence ». Casser les codes sans un bruit ? Rencontre.

Vous venez de sortir une seconde collaboration avec Undercover ? Oui, c’est la seconde. La première, avec une semelle surdimensionnée, a eu lieu en 2018 lors du défilé de Jun (Takahashi) au Pitti Uomo, où il était l’invité d’honneur. Puis, pour le PE 2020, avec le modèle Type 5C Mirror. Aujourd’hui, c’est la Type 54C Metal dont le lancement sera soit le 30 mai, soit le 6 juin, à confirmer. Ce sont des derbys avec une coque en métal faite par le bijoutier d’Undercover à Tokyo. En noir coque argent ou en bordeaux coque or…

Votre première collaboration était avec Koche pour la collection PE 2017. Puis vous avez enchaîné les labels : Etudes, Undercover ….Oui, ensuite nous avons fait une 1ere collab avec la marque Japonaise Arts & Science (PE 2018) que nous réitérons régulièrement. Puis avec Etudes pour l’AH 2019-20, le PE 2020 et l’AH 2020-21.Nous venons aussi de faire une jolie collab avec Kickers pour le PE 2020-21 à l’occasion du le 50ème anniversaire de la marque. Nous avons choisi de revisiter les modèles iconiques Kickers au travers d’une semelle puissante et très graphique.

COLLECTION AUTOMNE HIVER / 2020 /2021

Pourquoi avoir fait le choix de collaborer avec Etudes ? Pour la 1ère collab, Etudes nous avait contacté car ils aimaient nos chaussures et notre univers. On a réfléchi ensemble pour proposer une boots inspirée du workware, mais élégante – La Type 129 – et un derby un peu rétro et chunky – la Type 130. Nous aimions l’idée de faire se rencontrer nos « tribus » car Etudes et ADIEU ont vraiment des communautés qui sont proches mais qui ne se croisent pas. Cette première collab a très bien fonctionné pour la reconnaissance mutuelle des nos marques.

Et avec Undercover ? C’est une approche plus directe, presque intime : Undercover est très proche de notre univers en terme d’inspiration musicale, esthétique –le punk, la subculture. Jun Takahashi et Benjamin Caron ont le même âge et des univers artistiques très proches, il y avait donc quelque chose de presque fusionnel dans cette collab.

Quel a été le résultat ? Le premier modèle, la Type 54C Special, est une hybride d’ADIEU : une tige issue de nos modèles Classique (Type 54C), très sobre et très classique, avec une semelle surdimensionnée, dont les proportions sont celles de la Creepers Type 101, mais avec un enrobage en cuir glacé. Un classicisme au second degré en fait très punk !

La semelle est votre manifeste stylistique ? La semelle est notre signature. Nous les dessinons nous-même, nous n’achetons pas de semelles moulées préexistantes. Elles sont fabriquées à la main et en crêpe naturelle –de la sève d’hévéa qui a des propriétés d’isolation et d’amortissement incroyables !

Chaussures ou souliers alors ? ADIEU, c’est la sensation de légèreté des sneakers avec le look de chaussures de ville : on ne fait pas des souliers mais de la chaussure qui assume son coté imposant et fonctionnel !

Quels sont les modèles iconiques ? La type 5 : les mocassins loafers, rehaussés par un twist grâce à la semelle injectée

Le premier modèle, la « Type 1 », encore d’actualité, avait pour but de redessiner un classique ? Oui, le modèle Type 1, c’est la Derby. Une creepers low profile, hybride entre la dock, une semelle de crêpe et la chaussure vintage de marine. Aujourd’hui, après 8 ans d’existence, nous sommes à la seizième collection, toujours selon ce même principe : des basiques qu’on a rendus mâtures !

Pouvez vous détailler les différents modèles qui constituent vos collections ?Il y a la Type 2, la desert boots revisitée ; la Type 3, la boots de base avec un zip inspiré des chaussures de jardinier de mon grand-père ; la Type 4, des creepers à bouts ronds et le Type 5, la loafer.

Où faites vous fabriquer ? Nous avons mis deux ans pour trouver notre fabricant portugais. Nous voulions du made in Europe. Or en France, il n’existe plus d’usines…

Y a t il un profil type de clients ADIEU ? Ce sont des personnes qui veulent des modèles basiques avec des détails de sophistication. Je pensais que l’amateur type d’ADIEU toucherait les 35/45 ans mais en réalité, c’est une clientèle élargie. Il y a des septuagénaires fans de Dries Van Noten ou de Yohji Yamamoto. Des femmes qui ne veulent plus mettre de talons mais cherchent quelque chose de classe et de différent. Et enfin, des jeunes, des baby rockers qui ont été séduit par la semelle en caoutchouc injectée.

Pourquoi le choix du nom ADIEU ? On aimait l’idée que cela sonne comme une marque ancienne qui réapparait…

Quel est le sens de votre slogan, « Manufacture de silence » ? Comme le crêpe est très silencieux, cela résume notre posture anti show off !

C’est ce que vous portez aux pieds désormais ? En effet. Avant, je portais des talons presque tout le temps ! Aujourd’hui je n’ai plus envie. On peut être ultra féminine à plat.

7, rue d’Aboukir 75002 Paris – France www.adieu-paris.com

Comments (1):

  1. Guédon

    30 mai 2020 at 10:04

    Merci Merci pour ce beau portrait ♥️♥️♥️
    Isabelle & Benjamin – Adieu

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

NULL