Interview By Judith Spinoza @https://www.instagram.com/judithxspinoza/
Interview / Annabelle Ferrera
La belle Annabelle, vingt ans, l’œil sombre et cheveux de jais, aime les vêtements les assemblages, les couleurs. Le jean, sa team (Gucci Girls).
« À l’époque, on se demandait régulièrement –mais qu’est ce qu’on fout là. Pas par morgue ou arrogance, juste étonnées du tourbillon qui nous avait conduit à défiler en 2017 pour l’Oréal sur les Champs Elysées derrière Naomi Campell ou à mixer pour la marque Pigalle… »
Entre l’époque de ses 15 ans, où Annabelle faisait les 400 coups (d’éclat) avec Thaïs, Angelina et Cristal sous le nom des Gucci Gang (rien à voir avec la marque) et aujourd’hui, le temps a passé -de façon sinueuse, comme un aimant oscillant dans toutes les directions. Celui du champ des possibles, que ces quatre adolescentes découvraient dans le petit milieu de la mode en même temps qu’elles expérimentaient leur pouvoir sur les réseaux sociaux. Oui, il y eu les soirées dans tous les grands clubs parisiens pendant la Fashion Week où le quatuor se fit remarquer. Il y eu leur interview dans le Nouvel Obs dont le buzz lança la notoriété de ce groupe de girls d’une légèreté teintée d’une naïve lucidité – « on ne fait rien et ça marche ». Puis les collabs, dont Beats by dre, Converse, Asos, qui assirent leur statut d’influenceuses.
Désormais, c’est l’âge de la maturité, l’heure du sens. Annabelle continue à travailler avec ces même copines au sein d’un collectif @wearesafeplace (plateforme intersectionnelle qui donne la parole aux femmes et à la communauté LGBT) mais a aussi pris sa tangente bien à elle, la photo. Un style, une créativité, une inclinaison, une vision qu’elle explore selon tous les angles possibles. « Je photographie des gens, des objets, j’expérimente les contrastes, les lumières. Surtout, je travaille à l’argentique. C’est assez logique vu mon goût pour le vintage qui transpire dans mon look ! Finalement, je n’ai pas de style, que des coups de cœur. » Un coup d’œil sur son insta et tout est plus clair. « Le vintage me déculpabilise tellement dans ma façon de consommer –à cause du prix et pour son côté non polluant. Un jour je suis boyish et l’autre, ultra sexy. Ma seule constante, c’est le confort et donc le denim ! » Le jean ? « C’est une pièce que j’ai a toujours revendiquée. Toute l’année, de toutes les couleurs et toutes les coupes. » Enfin presque. Le slim, pas trop pour elle. La dernière fois qu’elle en a enfilé un, c’était à 11 ans. Vinrent les 501 des années collège troqués aujourd’hui pour des coupes plus amples et travaillées. « En ce moment je porte un Uniqlo droit, un peu évasé en bas. Le jean parfait que j’ai en trois coloris ! Je teste, je mélange, je compose…» Hors-champ, contre-champ, son denim est la photographie d’un style qui n’appartient qu’à elle.
Un conseil style : « Confortable pour être confortable. »
Interview / Gad
Gadou, alias @gadouog sur instagram est mannequin. Et influenceur, c’est comme on voudra. Une gueule d’ange coupée au couteau, un corps streetstyle, qui se sont placés devant l’objectif d’1nstant pour du denim Uniqlo.
Sa fringue la plus ouf est une chemise Vuitton de la dernière collection de Kim Jones. Il n’a pas d’idole, plutôt une bande de potes arty (danseurs hip hop, rappeurs) qui l’inspirent.
Gad, 22 ans, est né à Montreuil. Sa tête, vous l’avez évidemment déjà aperçue, placardée en 2018 sur la boutique Nike des Champs Elysées ou sur la devanture du Citadium à Paris. Il a aussi collaboré à des campagnes Levis, Uniqlo et, depuis, se place parfois derrière l’objectif pour de la production visuelle.
Touche à tout, streetstyle avant tout, tout a commencé pendant la FW de 2016. « À l’époque, je me destinais plutôt au sport. Mais je suivais mon frère, DJ, quand il mixait. C’est au café Barge, sur les bords de Seine, que je me suis fait repérer. » Son premier shooting se passe mal. « On me parlais en anglais, c’était super mode, je portais un truc super long, un chapeau et une batte de base ball. Franchement, je n’étais pas à l’aise. » De fil en aiguille, Gadou prête gracieusement sa tête et sa silhouette à des amis lançant des marques de streetwear. Puis passe aux cachets. Aux bons contrats même, comme Nike, Columbia ou Uniqlo.
Le denim ? Fallait y vernir. Parce qu’il y a deux ans, en total look survêt jaune poussin/cheveux platines, voilà ce qu’il lance à la caméra d’arte, venue le filmer à la sortie d’un défilé Vuitton : « Ça y est, la mode c’est street maintenant, tout le monde va être en jogging ! » N’empêche, depuis, Gad a cédé aux sirènes du jean. Ce jour là, paf, il a tombé son bas souple pour enfiler ce fute bleu plein de tenue. « Le denim m’a fait quitter le survêt. Aujourd’hui, je suis un mec qui met beaucoup de denim » : Uniqlo, (modèle U) mais aussi Edwin, à cause de sa toile ultra cartonnée. « Généralement, ajoute-t-il, je coupe le bas pour qu’il tombe parfaitement sur les docs, mes converse ou mes baskets. En haut ? Un, tee shirt long sans manches, une chemise, ça dépend. » Le tout, chez Gadou, c’est d’afficher ce qu’il est : un gars décontracté.
Un conseil style :
« Habillez vous pour vous et pas pour les autres. »
Influenceur Annabelle Ferrera @https://www.instagram.com/annabfrr/ Gad @https://www.instagram.com/gadouog/ Photographe / Akaibu Studio @https://www.instagram.com/akaibu_studio/ Style / Christine Lerche @https://www.instagram.com/christinelerche.stylisme/ Maq Up / Ophelie Crommar @https://www.instagram.com/opheliecrommarmakeup/ Hair / Clémence Magny @https://www.instagram.com/clemencemagny/ Chef Operateur Light / Joris Henne @https://www.instagram.com/jorishenne/