Photographe/Camille Luciani @https://www.instagram.com/camille.luciani/
Style/ChristineLerche@https://www.instagram.com/christinelerche.stylisme/ Models/Anastasia@https://www.instagram.com/anastasiaiff/ @https://www.instagram.com/suprememgmtparis/ Model/ Inna Fisun @https://www.instagram.com/fisunka/ Hair /Cyril Nanino @https://www.instagram.com/cyril_nanino/ Isis Moënne Loccoz @ https://www.instagram.com/isismoenne/
C’est parce qu’elle voulait explorer la troisième dimension qu’Armelle Chatriot a embrassé la sculpture. Trouver la juste forme, réfléchir sur le point et la ligne –son travail cisèle la matière avec une force féminine.
La sculpture aux airs d’Henry Moore sur laquelle est allongée le mannequin est double face. « D’un coté c’est un personnage, de l’autre, un banc. Je l’ai réalisée il y a dix ans. » C’est encore 20 ans auparavant, en 1990, que l’ancienne dessinatrice se lance dans la sculpture. « En sortant de Penninghen, reprend Armelle d’une voix grave, presque cassée, j’ai travaillé comme DA pour des magazines. » Il y avait le dessin, les piges… « J’avais envie d’explorer une troisième dimension. C’est comme ça que je me suis lancée dans cet art –et que je ne l’ai plus lâché. » Un travail fascinant. Physique. Mental. Un travail de volume, de recherche de matière que la sculptrice accompli sans relâche dans son atelier à Sèvres. Rencontre.
Vous œuvres vont du très petit au très grand. Quels sont vos matériaux de prédilection ? Je travaille tous les matériaux, sauf la pierre que j’ai abandonnée… Pour les très petites oeuvres, ce sont plutôt des modelages en terre ou en bronze. Pour les sculpture moyennes, comme les plaques, le grès. Et pour les très grands formats, de la résine. Je n’ai pas de préférence, c’est le projet qui définit la matière.
Votre dernière œuvre ? C’est un bonzaï mort dont j’ai figé le tronc dans la résine et sur lequel j’ai accroché des morceaux d’impression en plexiglas ; j’ai sculpté l’autre côté avec du plâtre.
Votre travail est souvent comparé à celui du britannique Henry Moore. Était-il l’une de vos références artistiques quand vous avez commencé ? C’est une comparaison très flatteuse, mais je ne sais pas vraiment si j’ai des références. Un artiste essaye toujours d’être unique. Néanmoins, j’ai tenté de livrer ma propre interprétation du poids et de la ligne dont Kandinsky ou Rothko ont été les précurseurs.
Quelle est votre sculpture favorite ? Il s’agit d’une femme œuf en bronze. Je l’ai réalisée dans les années 2000. Chaque fois que je la regarde, je me demande si je parviendrai encore aujourd’hui à autant de justesse. Elle représente le dos d’une femme qui se transforme en œuf sur le devant. C’est un symbole de maternité, de féminité, de douceur… Une matrice.
Qu’est ce qu’une forme réussie ? Je dirai plutôt que c’est le moment où l’on pense que la sculpture est arrêtée. Qu’il ne faut ni ajouter, ni enlever pour ne pas tuer son élan et son harmonie.
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