On sait d’elle ce qu’elle a bien voulu livrer d’elle : son visage ayant animé l’émission hebdomadaire La mode, La mode, sa silhouette ayant siégé à tant de défilés, sa voix, ayant porté celle de créateurs confirmés ou en devenir. En 2016, avec le lancement de sa marque éponyme de tricots, on a découvert d’autres mots : une narration de maille pour une grammaire effortless du style. D’autres visages aussi : celui de sa famille -sa mère étant sa muse numéro un, le nom de ses des deux enfants dont elle a baptisé ses premiers modèles. Quelques clefs, quelques signes. Une forme, un goût, matérialisés dans ce qu’Alexandra Golovanoff porte au quotidien : un pull. Elle en déroule le fil.
Pourquoi êtes vous passée de l’autre côté du miroir en devenant vous même créatrice ?
Quand, pendant des années, on assiste à dix défilés par jour durant les Fashion Week, on ne saisit plus l’extraordinaire. À mon grand désespoir, je n’appréciais plus à sa juste valeur l’investissement de temps et d’argent fourni. Je me suis demandée ce que je ferais et saurais faire si j’étais si maligne, pour délivrer un travail !
Pourquoi précisément la maille ?
C’est ce que je préfère et ce que je connais le mieux. Je porte des pulls depuis mon enfance et continue à ne porter que ça ! Je sais tricoter. Mal, mais je sais ; je comprends comment on passe du fil à l’objet fini. Ma mère tricote beaucoup, elle a même des machines à tricot. C’est ma muse numéro un qui parfois me donne des conseils.
Le pull vous évoque quoi ? C’est confortable, c’est beau et, entre le fil, une couleur, une forme, c’est un terrain d’expression hallucinant !
Comment sont nés vos premiers chandails, le Mila et le Virgile ? Ils sont venus très vite ! Ils ne demandaient qu’à naître, j’avais des idées super claires sur ces deux modèles.
Quelle est la différence entre votre premier pull le Mila, et aujourd’hui ? C’est que j’ose plus ! L’avantage de n’être pas styliste maille, c’est que je ne suis pas limitée.Le best seller, le Mila, est décliné, affiné : plus épais, plus fin, en cardigan. Des micros détails au col ont été légèrement modifiés pour parfaire la finition. Pour les nouvelles créations, comme le modèle Major Tom, j’ai ajouté des petites prouesses comme ces patchs de coudes, tricotés d’un seul tenant.
Pourquoi avez vous choisi de produire à l’île Maurice ? J’y vais depuis l’âge de 20 ans. À l’époque, j’avais acheté des pulls en cachemire que j’ai toujours. C’est un pays qui a la culture du bien faire, et qui a aussi celle du tricotage de cachemire. Par ailleurs, on y parle français, ce qui rend la communication bien plus facile dans l’usine familiale dans laquelle je produis mes pièces.
Vous souvenez vous de votre première fois sur place, pour réaliser vos premiers modèles ? Je me suis retrouvée à l’usine, on m’a demandé de donner des références aux pulls. La première chose qui m’est venue à l’esprit c’est le prénom de mes deux enfants, Mila et Virgile. Depuis, j’ai gardé ce principe en baptisant mes pulls de noms de proches, de gens que j’aime ou que j’admire. Bettina (Rheims), Catherine (Deneuve), Françoise et André (mes parents), Sonia (Rykiel). La collection PE 2021 est très pop. C’est une collection confinement : j’avais envie de couleurs, d’optimisme, de joie.
Votre pièce favorite ? J’adore le pull Bettina vert pomme fluo! Vous avez aussi créé une ligne de maillot de bain. Leur matière est anti UV et ils ont la particularité de sécher très vite.
D’où vient le concept de pull cosmétique ? Je pense qu’à force de me faire maquiller et de discuter avec les maquilleurs avant les tournages, j’ai réalisé que certaines couleurs m’allaient mieux que d’autres, étaient plus flatteuses. Le pull, que l’on porte près du visage a ce même pouvoir cosmétique et « embelliseur » . En fonction de sa combinaison peau/couleur des cheveux/couleur des yeux ont a toutes des couleurs plus « cosmétiques » que d’autres…
Sur le site, il y a d’ailleurs une option goloramaqui permet, en indiquant tous ces éléments, de savoir ce qui nous sied ! Quels sont les « trucs » que les filles ne savent pas ? Les peaux mates ou les cheveux foncées doivent par exemple préférer le bleu marine au noir. Il va rehausser le bord de leurs yeux de façon frappante.
Pourquoi choisir vos pulls ? Parce qu’ils ont tout ! La coupe parfaite, les couleurs qu’on ne trouve nulle part, une qualité de fil exceptionnelle à un prix raisonnable.
Pourtant les morphologies sont différentes ? J’ai choisi de faire des modèles pour deux types de femmes. Les androgynes et celles aux formes plus dessinées. Le Virgile et le Mila !
L’éco-responsabilité est un sujet qui vous tient à cœur ? C’est un sujet à 2000 % ! C’est la raison pour laquelle nous faisons de petites productions et quasiment pas de soldes. Nous privilégions la qualité sur la quantité.
L’association parfaite d’un pull Alexandra Golovanoff ? Mon uniforme ! Un pull avec un jean boyish, un peu grand, en coton. La sophistication vient des accessoires.
Aimeriez vous faire des collaborations ? J’aimerai faire des collaborations avec des fabricants de monoproduits. Spécialiste de la petite culotte, de la chaussette…
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