« Façon » pour indiquer le travail sur la matière, Jacmin pour rappeler que c’est sous le signe
de la gémellité que la marque belge, fondée par la brune Alexandra et la blonde Ségolène, poursuit sa (con)quête du denim. Interview by Judith Spinoza.
Votre marque, lancée en 2017, avait pour but de rendre le denim plus sophistiqué. D’où
vient votre passion pour cette matière ?
Je suis ingénieur de formation. Après avoir débuté comme consultante, l’entreprenariat et la créativité me manquaient. J’ai proposé à ma sœur Alexandra, diplômée de la Cambre, de se lancer dans un projet commun. C’est elle, déjà collectionneuse de pièces en jean, qui a eul’idée de rendre cette matière plus high end. Le denim est une matière riche qui était soumise aux contraintes, aux codes du jean : rivets, coutures. Pour moi qui suis assez terre à terre, utiliser cette matière que tout le monde porte avait du sens et était même rassurant. Parmi vos pièces iconiques, le pantalon Palmssprings est un best seller. Ce pantalon a fait 4 millions de vues ! On joue beaucoup sur le trompe-l’œil, il suffit de voir comment nous mettons en scène nos pièces sur tik tok ! Il y a aussi la jupe JOA, la veste MACFY et le trench MANFRED, en denim japonais, qui joue sur le masculin féminin, des codes qu’Alexandra aime utiliser. On vend de plus en plus aux hommes alors que notre vestiaire n’est pas unisexe.
Aujourd’hui vous utilisez beaucoup de denim italien mais à l’origine, c’est surtout le
denim japonais qui vous a séduit. Quelle est sa particularité ?
Après-guerre, les japonais avaient récupéré des machines américaines qui permettaient d’obtenir un tissage très dense, très serré. Aujourd’hui, ils ont leurs propres machines qui donnent au denim cette même sophistication. L’autre particularité, c’est la couleur ! Les japonais sont quasiment les seuls à travailler l’indigo naturel. Leur palette de bleus profonds, lumineux et intenses est incroyable.
La durabilité est aussi un élément essentiel de votre marque.
Par essence, le denim est une matière durable et résistante. Elle s’embellit avec l’âge et se transmet. Parce que son traitement est polluant, nous avons choisi de travailler avec des denims italiens organiques ou waterless. Depuis deux saisons, nous avons aussi ajouté de la popeline et du jersey et pour l’hiver prochain, quelques modèles en viscose.
Continuez-vous l’upcyling, initié dès vos débuts ?
Nous proposé des collections de 50 pièces, d’abord des vestes, puis des sacs issus de denim collecté auprès de nos clients. Ça a cartonné, les gens sont très demandeurs. Aujourd’hui, nous souhaitons passer à une étape supérieure et de multiplier les pièces upcylées. Pour cela, nous sommes en ce moment même à la recherche d’un atelier car ce type de production implique de grands changements sur la chaîne de production.
La petite histoire de vos débuts, c’est votre boutique camionnette grâce à laquelle vous
vendiez en direct le week end…
Je viens juste de la vendre. C’était une oldtimer Peugeot. Nous l’avons utilisée jusqu’à il y a 3
ans. À l’époque, je réfléchissais à la meilleure façon de commercialiser la marque en alliant le luxe et le parti-pris décalé de Façon Jacmin… Alexandra avait fini chez Margiela et Jean Paul Gaultier, moi je ne connaissais rien au monde de la mode. Nous voulions éviter un risque financier trop importante tout en proposant quelque chose d’innovant, et voilà ! Aujourd’hui, vous disposez d’une trentaine de points de vente à travers le monde. En effet. Des boutiques ou départment store au Japon, en Corée ou à Paris avec La Samaritaine ou Le Printemps. Cette année, avec la reprise, nous travaillons beaucoup à l’internationalisation.
Comment organisez-vous votre synergie de jumelles ?
Alexandra prend en charge la DA, moi plutôt la gestion. Du fait de nos formations et de nos expériences respectives nous n’avons jamais eu à en parler, cela s’est fait ainsi. Aujourd’hui, nos rôles sont moins distincts. Je donne mon avis sur le design et elle sur le développement de Façon Jacmin.
Portez-vous le total look jean ?
Tous les jours ! Je n’ai que cela dans mon placard. Alexandra mixe un peu plus. Quelle serait votre sélection de pièces idéales de la collection PE 2023 ? La maxi robe RAY, chic et confortable, à porter avec des talons ou des baskets. De mon côté, je l’ai faite raccourcir. Et la veste spirale Vilhem.
Le mot de la fin ?
Continuer à innover, rester fidèle à nos valeurs et faire rêver. Le denim est une matière forte, qui aide à s’affirmer. Porter du Jacmin, c’est une forme d’empowerement !
1NSTANT :
Les bijoux créoles sont partout. Ces b.o. cultes étaient de tous les looks des filles cool des années 80 et 90. On imagine Sade et ses anneaux XXL dorés ou encore Beyoncé et ses boucles épaisses à l’époque des Destiny’s Child. Des chanteuses qui ont fait de ces boucles un symbole de pouvoir mais aussi de féminité revendiquée. Ces bijoux stars étaient de préférence grands jusqu’à toucher les épaules ou très colorés pour attirer la curiosité en un regard.
Ces boucles à la forme arrondies se réinventent et se portent avec tout. En version maxi, solo, dépareillée ou en accumulation avec de mini créoles le long du lobe. Un bijou devenu un intemporel?
Du bijou fantaisie à la joaillerie, les créoles donnent le ton à une allure, sans trop d’effort.
Chez Louis Vuitton, Chanel ou Jacquemus, on opte pour les créoles XL à logo comme pour afficher avec fierté sa marque chouchou. Rien de mieux qu’une paire de créoles classiques en or ou en laiton, fins et simples chez Zag, Daphine ou Thomas Sabo, que l’on porte à la ville comme à la plage. Chez Messika, on habille nos oreilles de créoles avec le motif iconique de la maison en or jaune et diamants pour du bling chic. On les choisit en perles et à clous chez Tasaki pour une dégaine casual-chic.
Pour donner du peps à un vestiaire estival, on adopte le modèle twist chez Bottega Veneta. Chez Aurélie Bidermann, on mise sur ces maxi créoles pour souligner joliment l’ovale de votre visage. On veut des créoles en plaqué or torsadées chez Isabelle Toledano ou martelées chez Maty pour apporter une touche bohème à une tenue classique. Façon rock chez Ba&sh, on choisit le modèle argent trois anneaux texturés. On craque pour cette jolie collaboration Elise Tsikis x Alma Deia, des créoles ornées de pierres en turquoise pour sublimer son bronzage d’été.
On ose le bijou objet chez Destree, des anneaux sculptés et contemporains avec une pierre semi-précieuse améthyste. Une ode à la féminité pour ces créoles précieuses avec des fleurs en forme de camélia en or rose et diamants chez Pasquale Bruni. On enfile ces créoles en forme de cadenas en or rose, blanc et diamants chez Tiffany & Co, fonctionnelle et moderne. En version multicolore chez Yvonne Léon pour booster n’importe quelle petite robe d’été. Cette saison, vous l’aurez compris, il y en a pour tous les goûts et
Notre sélection et nos adresses.
Créoles en or rose. Thomas Sabo, 109 €
Boucles d’oreilles logo en métal doré. Louis Vuitton, 530 € Créoles en plaqué or 18 carats. Daphine, 75 € Boucles d’oreilles en plaqué or. Elise Tsikis x Alma Deia, 155,00 €
Créoles Lock en or 18 carats rose et blanc avec diamants, Tiffany & Co, prix sur demande. Boucles d’oreilles en acier doré à l’or fin. Zag bijoux, 35 € Créoles logo XL 100% laiton. Jacquemus, 235 €
Créoles à rayures vert émeraude en résine et dorées à l’or. Aurelie Bidermann, 210 €. Créoles rainbow en émail et or jaune. Yvonne Léon, 550 € Créoles en laiton plaqué or avec une pierre semi-précieuse améthyste. Destree, 160 €
Créoles torsadées en argent plaqué or 18 carats et cuir. Bottega Veneta, 550 € Créoles torsadés en laiton doré. Isabelle Toledano, 98 € Créoles dorées fantaisie. Maty, 52€90
Créoles Move Uno en or jaune et diamants. Messika, 3550 € Créoles trois anneaux en argent. Ba&sh, 195 €
Boucles d’oreilles en plaqué or. Elise Tsikis x Alma Deia, 155,00 € Boucles semi-ouvertes, orné de perles de culture et clous. Tasaki, 2190 €