TOP 10 DES FASHION TOC DE L’AUTOMNE-HIVER 2025-2026
Volumes maximalistes, jupes asymétriques, fourrure tous formats, transparences évanescentes… Ces styles ne manqueront pas d’habiller la silhouette féminine de l’automne et de l’hiver prochains. Dix tendances de mode se distinguent, 10 fashion TOC mis en exergue par les créateurs dans les collections présentées à Paris début mars lors de la Fashion Week. BY CATHERINE MALISZEWSKI

Maximaliste
L’un des passages les plus romantiques de la collection Saint Laurent demeure cette silhouette à la jupe ronde et magnifique, traînant jusqu’au sol, bouffante et soyeuse, soutenue de tulle. L’effet maximaliste est saisissant. Il s’exprime aussi chez le Néerlandais Duran Lantink. Ayant été remarqué parmi les lauréats du prix LVMH en septembre dernier, le styliste s’est senti encouragé à libérer sa créativité. Et l’on remarque cette minirobe en laine écrue parée de gigantesques tubes torsadés qui s’enroulent autour du modèle. Autre exemple, autre style avec Noir Kei Ninomiya. Cette marque japonaise profite de la fashion week parisienne pour exploser de couleurs au gré de puissantes formes très imaginatives.

Structurer l’allure
Le travail sur la structure du vêtement est flagrant chez Louis Vuitton. Nicolas Ghesquière, directeur artistique de la maison, innove notamment avec un top carruré au vaste col mi-souple mi-rigide et aux manches présentant une double épaule. La silhouette n’est pas sans rappeler le costume de combat des samouraïs. Pour son premier défilé chez Givenchy, la créatrice Sarah Burton réinvente l’esprit tailleur cher au fondateur de la maison et va jusqu’à le pousser dans ses retranchements sous la forme sculpturale d’un sablier. Olivier Rousteing pourrait être le contre-exemple de cette tendance puisqu’il décide pour la première fois de son histoire chez Balmain de retirer les rembourrages de ses vestes. Pourtant cela renforce son goût pour les jeux de structure comme en témoigne cette robe aux pans suspendus comme des pagodes.

S’affirmer en cuir
Véritable ou simili, le cuir est la matière suprême de la saison. On le croise dans quasiment tous les défilés version tee-shirt, pantalon, cape, veste et manteau. Il apporte ce je ne sais quoi de puissance indéniable à l’allure. Chez Marine Serre, un modèle retient particulièrement l’attention : une robe noire dans laquelle se love le corps au plus près de la peau, flattant les seins, moulant les hanches, multipliant les découpes et surpiqûres choisies. Ludovic de Saint Sernin aussi la joue peau contre peau avec une jupe crayon tout en lanières vernies perforées d’œillets métalliques, assortie de son soutien-gorge coordonné. La palme de la créativité revient au créateur japonais Junya Watanabe et à son modèle multi-cubes.

Oser la fourrure
Longtemps éradiquée des podiums dans sa version « vraie de vraie » pour en finir avec la cruauté contre les animaux, la fourrure est de retour. Véritable, vintage, version peau lainée dit « shearling »… Ou totalement fake : 100% écoresponsable, végan ou sous la forme d’autres imitations de bonne conscience. Si le retour de la fourrure est un indice important du pouvoir de la mode, on peut aussi noter que ce pouvoir a d’autant plus d’influence que la fourrure envahit tous les atours de la garde-robe : elle se fait tantôt manteau chez Time, tantôt col de blouson chez Atlein, version chauffe-épaule (Miu Miu), pantalon (Junya Watanabe) ou jupe (Gabriela Hearst).

Sortir du noir
Si le noir habille de manière récurrente et en grande majorité les collections de l’hiver, la saison 2025-2026 offre quelques échappées belles colorées. Anthony Vaccarello signe la tendance chez Saint Laurent avec ses silhouettes monochromes olive, prune, framboise, abricot. On relève trois gammes chromatiques. D’abord les couleurs d’automne : les tons terre et chocolat chez Hermès, la violine chez Mame Kurogouchi, le vert bouteille de Victoria Beckham, les tonalités mordorées de Christopher Esber… Les pastels adoucissent aussi la saison avec le jogging rose poudré de Benjamin Benmoyal, les couleurs sorbets de Kenzo. D’autres créateurs n’hésitent pas à user du stabilo comme Givenchy ou encore Balmain.

Jouer la transparence
Chez Dior, la directrice de la marque Maria-Grazia Chiuri n’aime rien tant que d’habiller ses mannequins d’un tulle transparent si fin et si souple qu’il vient se poser comme un souffle sur les épaules de ses modèles. Chez Chanel, le célèbre tailleur tweed est recouvert d’une longue cape diaphane enveloppante et aérienne. Pour sa part Alessandro Michele, directeur artistique de Valentino, ajoute de la couleur et des broderies bijoux à la transparence de sa robe pour une silhouette « nude » du soir.

Choisir la jupe asymétrique
Vue chez Courrèges, Véronique Leroy, Niccolo Pasqualetti, Isabel Marant, Vivienne Westwood, la jupe asymétrique est la pièce phare la plus identifiable de l’automne-hiver prochain. Présentée sur les podiums des décennies passées, elle n’avait pas forcément rencontré le succès. Mais il semble que cette fois-ci le contexte soit tout autre et que le public soit prêt à ce supplément de créativité bien dosé : une bonne asymétrie bien équilibrée.

Montrer haut la jambe
Dans cet esprit d’asymétrie, les robes du soir sont fendues bien haut – à droite ou à gauche – jusque sur la hanche pour les plus osées, laissant la jambe entièrement nue apparaître tout en longueur. Balenciaga, Tom Ford, Schiaparelli en appelle à ce glamour brûlant qui colle bien à l’air du temps. En effet, sur les réseaux sociaux dédiés à la mode un hashtag cartonne actuellement : l’hashtag #mobwife – traduction : femme de mafieux. Parmi les égéries de cette tendance : Sharon Stone dans le film Casino de Martin Scorsese.

Libérer l’animal qui est en vous
Nos ancêtres se couvraient des peaux des animaux qu’ils avaient chassés pour s’imprégner de leur force et de leur sagesse. Se passera-t-il la même chose quand vous enfilerez les tenues imprimées panthère, serpent ou zèbre que l’on croise dans de nombreuses collections ? Comme chez Balenciaga, Valentino ou Balmain.

Tartiner de tartan
Vu le succès des carreaux de l’automne prochain, la chemise de bûcheron a de beaux jours devant elle. Mais Nigo, directeur artistique de Kenzo, décline le thème avec plus de fantaisie : façon manteau droit en tartan rose fané. Andreas Kronthaler propose une veste en noir et fluo jaune pour Vivienne Westwood. Duran Lantink y va de son exemple expérimental du tartan sur un modèle sablier – et Rei Kawakubo flamboie dans sa collection Comme des Garçons avec une cascade intense de tartan rouge, noir et blanc.
THANKS @CATHERINE MALISZEWSKI
