Comme une histoire d’odeur :
Vilhelm Parfumerie

Un éclair jaune surgit sur les pierres gris-blondes de Paris. Comme un papier peint qu’on aurait arraché pour révéler un univers inconnu. Rencontre avec un dealer d'histoires.

Des lettres qui s’enchaînent comme des hiéroglyphes. Des collages surréalistes. Des flacons presque plats, comme des fonds de verre à whisky. Des noms qui claquent. Derrière tout ça, un nom, Vilhelm Parfumerie, Cette nouvelle marque, c’est une espèce d’OVNI couleur safran imaginée par Jan Vilhelm Ahlgren, un Suédois désormais installé à Paris. 

Créateur d’histoires autant que de fragrances, Jan est un dandy des temps modernes. Il y a quelques mois encore, on aurait pu le croiser sur un vélo couleur mimosa, qu’il chevauche comme un bolide. Après avoir fait ses premiers pas en mode devant les caméras en tant que mannequin, il se dirige ensuite vers la maroquinerie. L’histoire des gants parfumés de Marie de Médicis le fascine et il se met à rêver aux odeurs envoûtantes que pourraient dévoiler ses sacs. De gantier-parfumer à créateur de parfum, il n’y a qu’un pas, qu’il saute en 2015 alors qu’il vit encore à New York, une ville aux verticalités radicales et aux histoires sinueuses. 

Pourquoi t’es-tu mis au parfum ? 
Parce qu’il n’y a aucune limite à ce monde vers lequel tu peux voyager et t’échapper, ces territoires qui existent dans ton propre esprit. Par exemple, rien ne t’empêche de prendre un café avec Salvador Dali à Cadaquès tout en parlant féminisme avec Gala, son épouse et muse. Et puis Chet Baker s’arrête à votre table et te parle de son nouvel album. C’est ce qui va devenir ta prochaine inspiration. Ce que j’aime dans l’univers du parfum, c’est que tu peux habiter ce monde rêvé. 

Mais parmi toutes les destinations du monde Vilhelm, il y en a une qui revient souvent : New York. Qu’est ce qui t’attire dans la Grosse Pomme?
Ma mère y est née et j’y ai passé une grande partie de mon enfance, puis de ma vie d’adulte. Et c’est une ville dont les milles (au bas mot) facettes ont inspiré tant de films, tant de musique, tant de mouvements. On ne peut même pas parler de “scène new-yorkaise” à proprement parler tant cette ville a été multiple au fil des époques et même d’un instant à l’autre. 

D’ailleurs, côté odeurs, elle n’est pas en reste. Quelle est la ville qui sent le plus mauvais ? Et le meilleur ?
Certains quartiers de New York sentent particulièrement forts, surtout l’été. Et pour la meilleure odeur, je dirais celle de Blevio, une petite ville sur les bord du lac de Côme où j’ai une maison de vacances. 

Et ton premier souvenir d’un parfum ? Une odeur que tu n’oublieras jamais ?
Ce n’est pas un parfum à proprement parler, plutôt une odeur d’enfance. C’est cette odeur verte d’herbe fraîchement coupée que je sentais l’été dans la maison familiale de Falkenberg, en Suède. On retrouve ces facettes vertes dans Morning Chess, qui évoque mes souvenirs de ces matins passés avec mon grand-père Vilhelm. 
Pour celle que je n’oublierais jamais, c’est l’odeur du shampoing Johnson & Johnson. Ça me rappelle aussi la Suède de mon enfance. Elle ressort vraiment dans mes souvenirs. 

Et si tu devais décrire la mode en une seule ?
L’odeur du cuir. La mode sent le cuir, pour moi. 

Qu’est ce que le confinement t’a appris ?
Cela m’a ouvert les yeux et permis de prendre le temps de véritablement voir, ressentir… sentir. Tout ce temps passé avec ma famille, ma compagne et ma fille, m’ont permis de vraiment les connaître d’une manière tellement plus profonde. Ce sont des choses qu’on prend pour acquises, mais qui ne le sont jamais. 

vilhelmparfumerie.com

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